Histoire de Buxerolles

Longtemps simple hameau, Buxerolles est aujourd’hui la troisième commune du département avec 10 228 habitants. Redécouvrons ensemble de quelle façon notre ville s’est constituée au cours de l’histoire, à travers quelques faits et lieux marquants.

L’origine du nom Buxerolles

Par le passé, le nom de Buxerolles a été cité dans maints manuscrits et apparaît pour la première fois en 1286 dans les actes de l’Abbaye de Montierneuf (Parochia Santi Jacob de Buxeroliis). Au fil du temps nous le retrouvons avec diverses orthographes : Buxeroles en 1298, Buyxeroles en 1322, Buysseroles en 1324, Buselloles en 1334, Saint-Jame Buxerolles en 1409, Busserolles en 1479, Bruxerolles en 1579, Busserolle en 1689, Buserole en 1737 ou encore Busseroles en 1753. Naturellement, la notion de buis (de buxus en latin) a été centrale pour comprendre le toponyme. Or, le nom « buis » n’a en réalité été attribué qu’assez tardivement car le terme employé au Moyen Âge était « bouis », dont sont issus des dérivés tels que « bois » ou « boix » (dû à des déformations d’accents ou de dialectes locaux). Il est donc possible d’interpréter le toponyme dans le sens de « bois » ou « forêt », plutôt qu’au sens strict de « buis ».

Mais l’hypothèse la plus probable repose sur le terme gaulois buxoialo, dont le suffixe « -ialo » correspond à un espace défriché, découvert ou à une clairière. Les traces historiques mais aussi les autres villes ayant eu des toponymes identiques à notre ville semblent appuyer cette éventualité. On peut imaginer un village plutôt défriché encadré de forêts et de vallées ou encore que la zone ait pu être composée de buis avec une clairière marquante. Le mystère reste entier…

La Préhistoire

La Voie Romaine

La démographie à Buxerolles depuis 1791

Le Pas de Saint-Jacques

Situé sur les chemins de Saint-Jacques, Buxerolles était le lieu d’un culte voué par les pèlerins à une étrange pierre.

Au Moyen-Age, les pèlerins se rendant à Saint-Jacques de Compostelle empruntaient la voie romaine. Ils s’arrêtaient à Buxerolles pour se recueillir sur une étrange empreinte, encore visible de nos jours : le Pas de Saint-Jacques. Il s’agit d’un rocher présentant deux marques : l’une d’elles correspondrait à l’empreinte du pied de l’apôtre, l’autre à son bâton.

L’église
Saint-Philippe et Saint-Jacques

Edifiée au XIe siècle, cette église romane était très modeste à l’époque. Les armes de Lépinay-Richeteau, seigneur de Buxerolles, ont été sculptées dans le mur du chevet au XVIIe siècle. Vers 1850, le Conseil de Fabrique organisation chargée de gérer les biens de la paroisse) décide de faire construire un clocher de style roman, constituant une sorte de porche. La première cloche, dite « du Doyen », installée en 1855, fut prêtée pour deux ans par la Fabrique de la Cathédrale de Poitiers. Le conseil municipal en fit l’acquisition en 1857. En 1867, le Conseil de Fabrique juge la reconstruction de l’église de première nécessité. Une loterie est alors organisée pour financer le projet et les habitants s’engagent à fournir le sable, à aller chercher les pierres dans les chirons et à assurer le transport des matériaux. L’église fut dédiée à Saint-Jacques et Saint-Philippe et consacrée le 25 août 1869 par Monseigneur Pie, évêque de Poitiers.

Photo Histoire et Patrimoine collection Michel Portère

L’arrivée de l’électricité

A Poitiers, la première usine électrique voit le jour boulevard du Grand Cerf en 1888. Construite par la Société Française de Vierzon, elle est rachetée en 1891 par Albert Alexandre Bertin et deux ingénieurs parisiens. Les demandes ne cessant de croître, les trois associés veulent augmenter la production via la force hydraulique, afin d’obtenir un prix du kWh nettement inférieur à celui d’une centrale thermique. En 1894, les moulins situés à Lessart
furent le lieu choisi pour construire une nouvelle usine. Seize ans plus tard, en 1910, l’usine eut l’autorisation d’implanter une ligne triphasée le long du chemin de grande communication dans la traversée de Lessart et Clotet. (Informations tirées du Hors série n°1 de la Gazette des Buis de l’association Histoire et Patrimoine)

L’usine hydro-électrique de Lessart, édifiée en 1898, témoigne du dynamisme économique du village à cette époque. Si la cause
environnementale est aujourd’hui au centre de l’attention, des « lanceurs d’alerte » dénonçaient déjà des problèmes de pollution en 1916. En effet, les habitants de Lessart et Clotet se manifestèrent par une pétition transmise à Hilaire Fouquet (faisant fonction de Maire entre 1914 et 1919), alertant des « inconvénients résultant, au point de vue de la santé publique, du déversement dans le Clain des résidus d’huile de houille et de schistes alimentant le moteur de l’usine hydroélectrique de Lessart ». Le 21 septembre 1916, Hilaire Fouquet prit un arrêté interdisant le dépôt de ces substances dans les eaux du Clain. L’activité de l’usine fut ralentie jusqu’en 1922, date à laquelle un nouveau générateur d’environ 80 kilowatts sera installé. Elle fournira ensuite de l’électricité à Buxerolles et aux communes voisines jusqu’en 1948 avant d’être désaffectée.

Les guinguettes et les fêtes à Lessart

Lessart est resté pendant longtemps le centre de vie de la commune de Buxerolles. Ce lieu, très animé et fréquenté par les habitants du bourg et des hameaux, accueillait la mairie, une épicerie, une boulangerie, un maréchal ferrant, des puits communs, le lavoir…

À la fin du XIXe siècle, grâce aux nouveaux moyens de transport comme le train ou le tramway, les bords de la rivière étaient très prisés des citadins. Des guinguettes ainsi que des café-restaurants firent très vite leur apparition. Pendant leur temps de loisirs, les promeneurs venaient danser, se restaurer ou encore faire un tour en barque. Ces lieux servaient également à accueillir des repas de communion, mariage ou des banquets de chasseurs. Jusqu’en 1940, la fête patronale très populaire de Saint-Jacques le Mineur, le 1er mai, proposait de nombreuses animations comme des chevaux de bois tirés par un vrai cheval, la dégustation de la friture du Clain, du tir à la carabine, des jeux de loterie, d’anneaux ou des charlatans disant la bonne aventure ou proposant des remèdes miracles…

À l’angle du parking en retrait, route de Lessart, le café-restaurant Roger Thévenet fut construit en 1866. Les inscriptions peintes du café-restaurant sont encore visibles aujourd’hui ainsi que la devanture en bois du commerce, à droite de la maison. En complément du restaurant, du commerce et des guinguettes, Roger Thévenet proposait des locations de bateaux accessibles par un embarcadère sur le Clain et vendait, aux rares véhicules de l’époque, de l’essence stockée dans un bidon cylindrique sur roulettes.

Les deux maisons suivantes, dont une à étage avec lucarnes, abritaient le café-restaurant Guyonneau, appelé « Au Fleuve de Lessart ». Alexandre Guyonneau s’installa comme maréchal ferrant en 1865. Il créa son café-restaurant après la construction de sa première maison à deux étages en 1882, avec un accès au jardin au bord de la rivière. Il ouvrit ensuite une épicerie et organisa des bals suite à l’extension de sa maison. Le linteau de la grande porte en bois garde encore les traces de l’inscription « Bal ».

De grande renommée, ce café-restaurant « au Fleuve de Lessart » était l’un des principaux lieux d’animation de ce quartier. Des articles élogieux vantaient ses fritures péchées dans le Clain, ses repas de noces, ses déjeuners et dîners pris à toute heure, ses bals animés par un piano mécanique et un accordéon et son embarcadère pour faire du canotage. En 1928, Alexandre Guyonneau accueillait la première cabine téléphonique de Buxerolles. Ses deux fils, Ernest et Elie, continuèrent les activités de maréchal ferrant et restaurant pendant la Première guerre mondiale et ouvrirent de nouveau les bals après cette dernière. Le petit fils ajouta par la suite, un atelier d’horlogerie.

Informations et photos de l’association Buxerolles Histoire et Patrimoine

La cité des Castors

L’aventure des Castors marquera le point de départ d’une nouvelle ère pour Buxerolles.

Après la Seconde guerre mondiale, face au manque de logements, des sociétés « Castors » se créent : il s’agit d’un mouvement coopératif où chacun construit lui-même sa maison. Ce mouvement, initié à Bordeaux, va peu à peu s’étendre à différentes villes de France.

A Buxerolles, c’est en 1949 que débute l’aventure des Castors. Outre la réalisation de 144 maisons individuelles, c’est un véritable quartier qui a émergé, comprenant un centre commercial, une salle des fêtes, une école et une église, édifiée en 1962. La construction de la cité des Castors a marqué un tournant dans l’histoire de Buxerolles : désormais, la commune est entrée dans l’ère de l’urbanisation.

BUXEROLLES AUJOURD’HUI

En 1978, un nouvel Hôtel de Ville est inauguré, à proximité de la cité des Castors. Un centre-ville extrêmement dynamique se construira autour, constitué de logements, de commerces, de services et d’équipements publics. Les années 90 verront naître un nouveau quartier, les Bizais et la construction de nouveaux équipements.
L’inventaire du patrimoine de la commune de Buxerolles a été réalisé dans le cadre de l’opération d’inventaire menée par la CAP et la Région sur les communes de la CAP. Consulter les dossiers de synthèse sur le patrimoine de Buxerolles, sur le site internet suivant : Inventaire Poitou-Charentes

DIVERS

Buxerolles au Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer…